Cet été, nous vous proposons de découvrir nos deux plans historiques et de partir en promenade littéraire. Vous pouvez désormais les consulter en ligne sur notre site internet : une carte de Paris datée de 1891 vous invite à la recherche de Marcel Proust et une carte de Rouen de 1899 détaille l’ensemble des adresses de Gustave Flaubert.
À la recherche de Marcel Proust à Paris…
« Le Proust parisien se passe dans ce quadrilatère qui va du Parc Monceau à la place de la Concorde, de la Concorde à Auteuil, d’Auteuil au Bois de Boulogne et à l’Étoile. C’est en gros le Paris haussmannien de l’aristocratie […] et de la grande bourgeoisie financière, industrielle mais aussi culturelle, telle qu’elle a éclos de façon fulgurante au Second Empire, dans la période qui précède immédiatement la naissance de Proust. » Le Paris retrouvé de Marcel Proust, Henri Raczymow, Parigramme 2005.
Vous trouverez la carte ici : https://www.hotelslitteraires.fr/wp-content/uploads/2018/07/498_688_plan-Proust_V3.pdf
Si vous êtes parisien cet été, ou à la rentrée, lancez-vous sur les pas de Marcel Proust dans le 8e arrondissement et ses alentours, à partir de l’Hôtel Littéraire Le Swann, situé rue de Constantinople. Proust habita toute sa vie dans ce quartier, d’abord au 9 boulevard Malesherbes puis au 102 boulevard Haussmann, en passant par le 45 rue de Courcelles. Promenez-vous sur les lieux de son enfance, les jardins des Champs-Elysées et le parc Monceau, ainsi que le lycée Condorcet où il fit ses études.
Nous vous indiquons les bonnes adresses de Proust, comme la maison Corcellet au 8 rue de Lévis (maintenant les Comptoirs Richard) où il se fournissait en café, les caves Augé, la pharmacie Leclerc et la librairie Fontaine Haussmann. Vous pourrez recommencer “Le chemin de Céleste Albaret”, du nom de sa fidèle gouvernante qui partait quotidiennement faire les achats de l’écrivain. En revenant au Swann vous rafraîchir grâce à un délicieux cocktail proustien, il vous sera possible d’admirer une vitrine d’exposition consacrée à Céleste Albaret avec de nombreuses photos, des lettres manuscrites, son agenda ou sa carte d’identité, des trésors réunis par notre Hôtel Littéraire.
Si vous préférez suivre Proust dans les célèbres restaurants de l’époque, dont beaucoup sont cités dans la Recherche, rendez vous sur les lieux où se trouvaient le Café Weber, le Thé de la Rue Royale, Le Bœuf sur le toit, le Café Anglais, Tortoni, Prunier, la Maison d’Or ou encore Larue… Et ceux qui existent toujours, comme Maxim’s, le Ritz et le Café de la Paix.
Du côté des salons les plus en vues, on peut se promener devant les immeubles de Marguerite de Saint-Marceaux, de la princesse Mathilde, de Madame Arman de Caillavet, de Madame Straus, de Madeleine Lemaire ou de la Comtesse Greffulhe, pour imaginer ces événements mondains auxquels Proust aimait se rendre.
Nous avons pensé à vous indiquer les lieux littéraires d’A la recherche du temps perdu, comme l’emplacement de l’hôtel du duc et de la duchesse de Guermantes, le salon des Verdurin, la pharmacie Swann de la rue de Castiglione et le Cercle de la Rue Royale où Charles Haas, un des modèles du personnage de Swann, pose sur le célèbre tableau de Tissot, “Le Balcon du Cercle de la Rue Royale”. N’oubliez pas de rendre visite aux musées proches de l’hôtel capables de vous plonger à l’époque de Proust, comme le Musée Jean-Jacques Henner, le Musée Nissim de Camondo et le Musée Jacquemart-André.
Ce plan est traduit en anglais pour nos amis étrangers. Il fait par exemple le bonheur du cercle proustien de New-York, le Proust Center, qui se réunit à la Jefferson Market Library, et dont une des membres – on ne présente plus Marcelita Swann – nous a signalé une de ces coïncidences amusantes qui foisonnent dans la Recherche : Madame Verdurin tient son salon dans la rue Montalivet, qui est perpendiculaire à la rue de Duras. Proust a peut-être été influencé par le nom de cette rue voisine pour choisir le titre de celle qui deviendra la nouvelle Duchesse de Duras avant d’être la Princesse de Guermantes par son troisième mariage.
Le plan est disponible gratuitement au Swann sur simple demande, en attendant l’arrivée d’une version digitale pour que chacun puisse suivre Proust dans Paris pas à pas avec son téléphone en écoutant des extraits de la Recherche, grâce à notre partenariat avec les éditions Thélème (https://www.editionstheleme.com/s/19706_marcel-proust-en-cd-livre-mp3-et-telechargement). D’ici-là découvrez au Swann la douche sonore qui diffuse ces extraits devant une grande version de la carte du Paris de Proust.
Sur les pas de Gustave Flaubert à Rouen…
C’est à nouveau Ursula Held, graphiste d’un grand talent qui a designé cette carte historique : https://www.hotelslitteraires.fr/wp-content/uploads/2018/07/498_688_plan-Flaubert_8-segments_pdfX1a.pdf
Votre visite pourrait commencer par le Musée Flaubert – ancien Hôtel-Dieu, où Flaubert naquit et où son père exerçait la profession de chirurgien, pour se rendre ensuite dans sa propriété de Croisset, à quelques minutes de Rouen, où l’écrivain résida de 1844 jusqu’à sa mort en 1880.
On peut ensuite marcher sur les traces de Flaubert dans le centre-ville de Rouen, du Lycée Corneille à la place du Boulingrin, en saluant sa statue place des Carmes, puis la rue Beauvoisine où résidait son ami Louis Bouilhet, ou encore la rue de l’Ecole chez Laure de Maupassant, la mère de Guy qu’il considère comme son fils littéraire.
Pour vous donner envie de (re)lire ses œuvres, nous avons noté les lieux littéraires de ses romans et nouvelles, comme le parcours en fiacre d’Emma et de Léon dans Madame Bovary travaillé par le Centre Flaubert de l’Université de Rouen et Danielle Girard, dans l’Atelier Bovary (http://flaubert.univ-rouen.fr/bovary/atelier/ cartes/carto_bovary.html)
Ne manquez pas non plus l’adresse fictive où Emma Bovary ne prit jamais de leçons de piano, la cathédrale de Rouen pour retrouver le tympan d’Hérodias et le vitrail de La Légende de saint Julien l’Hospitalier et le Museum d’Histoire naturelle afin de saluer le perroquet Loulou d’Un cœur simple.
Vous pourrez vous placer exactement à l’endroit du point de vue de Rouen décrit dans Madame Bovary : « Puis, d’un seul coup d’œil, la ville apparaissait. Descendant tout en amphithéâtre et noyée dans le brouillard, elle s’élargissait au delà des ponts, confusément. La pleine campagne remontait ensuite d’un mouvement monotone, jusqu’à toucher au loin la base indécise du ciel pâle. Ainsi vu d’en haut, le paysage tout entier avait l’air immobile comme une peinture ; les navires à l’ancre se tassaient dans un coin ; le fleuve arrondissait sa courbe au pied des collines vertes, et les îles, de forme oblongue, semblaient sur l’eau de grands poissons noirs arrêtés. Les cheminées des usines poussaient d’immenses panaches bruns qui s’envolaient par le bout. On entendait le ronflement des fonderies avec le carillon clair des églises qui se dressaient dans la brume. Les arbres des boulevards, sans feuilles, faisaient des broussailles violettes au milieu des maisons, et les toits, tout reluisants de pluie, miroitaient inégalement, selon la hauteur des quartiers. Parfois un coup de vent emportait les nuages vers la côte Sainte-Catherine, comme des flots aériens qui se brisaient en silence contre une falaise. » Gustave Flaubert, Madame Bovary
En ce moment, nous travaillons à réaliser la prochaine carte historique de la Société des Hôtels Littéraires : un plan de Montmartre avec Marcel Aymé pour guide !