Deux nouvelles vitrines entièrement consacrées à Laure Hayman sont désormais visibles au Swann.
Exposition « Souvenirs de Laure Hayman »
Laure Hayman (1851-1932) fut une célèbre demi-mondaine de la Belle Epoque. Anglaise née au Chili, elle était une descendante du peintre Francis Hayman, le maître de Thomas Gainsborough.
Elle aurait compté parmi ses amants le duc d’Orléans, Charles de La Rochefoucauld duc d’Estrées, le roi de Grèce, Charles-Egon IV de Fürstenberg, Louis Weil – grand-oncle maternel de Marcel Proust, le prince Alexis Karageorgevitch, prétendant au trône de Serbie, et Adrien Proust, le père de Marcel.
Elle vivait des libéralités du financier Raphaël Bischoffsheim et était surnommée la « déniaiseuse des ducs ».
Laure Hayman est le modèle principal du personnage d’Odette de Crécy dans la Recherche, le grand amour de Swann, et habite comme elle au 4, rue Lapérouse. Elle est aussi surnommée « la dame en rose ».
Sa vie de demi-mondaine est retracée dans l’exposition du Swann à travers les photos de ses amants, dont quatre portraits du prince Karageorgevitch – le seul, dit-on, qu’elle aima vraiment – des lettres et des manuscrits.
On trouve également l’exemplaire n° 1 sur Japon du livre de Paul Bourget Pastels. Dix portraits de femmes (1889) où figure la nouvelle qui parle d’elle et qu’elle avait offert à Marcel Proust, Gladys Harvey.
Elle surnommait affectueusement le jeune Proust, « son petit Saxe psychologique » et on ne sait s’ils eurent une liaison. Leur correspondance est digne d’intérêt, notamment lorsque l’écrivain tente de se justifier de l’avoir prise pour modèle d’Odette.
Après 1910, sont évoquées dans les vitrines du Swann les activités de sculpteur de Laure Hayman, un art qui l’occupa vers la fin de sa vie et dans lequel elle excella.