Pour compléter les collections du prochain Hôtel Littéraire Stendhal qui ouvrira ses portes à Nancy au printemps 2024, la Société des Hôtels Littéraires a fait l’acquisition auprès de Benoît Forgeot, expert en livres anciens et modernes, d’un manuscrit de la maison Didot, qui fut le premier éditeur de Henri Beyle.
En avril-mai 1831, Didot père décide de solder le compte de son auteur dont le succès n’était toujours pas au rendez-vous pour ses premiers livres :
Vie de Haydn, de Mozart et de Métastase (1814) :
et Histoire de la peinture en Italie (1817) :
“Pierre Didot, premier éditeur de Stendhal, rend son tablier”
par Benoît Forgeot, expert en livres anciens et modernes.
[STENDHAL]. Compte de M. Beyle, chez M. Didot père, rue de Tournon nº 12, arrêté et soldé le 4 mai 1831, au moyen du paiement de 50 fr. par M. Beyle.
Manuscrit in-8 oblong de (2) pages.
Photos Stéphane Briolant © Société des Hôtels Littéraires
Solde de tout compte de la maison Didot pour les deux premiers livres de Stendhal.
Sous le titre, mentionné ci-dessus, on lit :
Les frais de magazinage dus à M. Didot sont
comptés jusqu’au 1er août 1824. Ils lui sont dus
encore depuis cette époque, ce qui fait :
6 années ½ à 16 F. 104
On a vendu 13 12 ex des Lettres d’Haydn,
Mozart &c à 4,50 54
____
Il reste dû à M. Didot 50
Ce 18 avril 1831.
Ajout, de la même encre que le titre :
Reçu de Mr Colomb, pour solde du
compte de Mr Beyle, la somme
de cinquantte francs, à Paris
ce 4 mai 1831. J. Boucard
pr M. Didot père.
Au verso, détail des deux livres de Stendhal imprimés par Didot, les Vies de Haydn et l’Histoire de la peinture en Italie.
Photos Stéphane Briolant © Société des Hôtels Littéraires
Ainsi, plus de quinze ans après la publication du premier livre de Stendhal chez Didot et quatorze après celle du deuxième livre, les ouvrages étaient toujours disponibles. Romain Colomb fut chargé de régler la question.
“To the happy few” annonçait fièrement l’auteur en tête du second : les lecteurs ne furent en effet pas nombreux.
N’ayant pas rencontré le succès escompté, Stendhal fit remettre en vente à deux reprises les invendus de l’Histoire de la peinture en Italie, avec des titres renouvelés, à la date de 1825, puis à celle de 1831 : les nouveaux titres de cette dernière édition étaient à l’adresse d’Alphonse Levavasseur, qui, cette année-là, publiait Le Rouge et le Noir.
Le solde de tout compte a été réglé par Romain Colomb, cousin germain de Stendhal et son confident qui sera son exécuteur testamentaire : le 31 mai 1831, l’écrivain est à Civita-Vecchia où il avait été nommé comme consul.
Benoît Forgeot, expert en livres anciens et modernes