“Marcel Proust et « À la recherche du temps perdu » : les pensées d’un diplomate norvégien”

Conférence de Tore Hattrem, diplomate norvégien et nouvel ambassadeur désigné de la Norvège au Royaume-Uni, prononcée à l’Hôtel Littéraire Le Swann le 7 juin 2023.

 

 

 

Chers amis de Proust,

Je souhaiterais, tout d’abord, remercier Jacques Letertre (président de la Société des Hôtels Littéraires) pour son invitation à évoquer pourquoi et comment, le jeune diplomate que j’étais il y a un peu plus de 30 ans, a développé un fort intérêt pour Marcel Proust et son œuvre majeure intitulée « À la recherche du temps perdu ». Je tiens également à remercier mon cher ami et ancien ambassadeur de France en Norvège, Pierre-Mathieu Duhamel, qui m’a mis en relation avec Jacques Letertre, ici présent ce soir.

Vous vous demandez peut-être comment moi, jeune diplomate norvégien, n’ayant pourtant pas suivi de cursus littéraire, suis invité ici ce soir pour parler de Marcel Proust dans son pays d’origine. Diplomate norvégien qui, de surcroît, n’est même pas ambassadeur à Paris mais sur le point de devenir ambassadeur à Londres !

Je pourrais, de plus, ajouter que j’étais l’un des seuls candidats au service des affaires étrangères norvégiennes en 1992 à ne pas maîtriser le français! La raison qui m’a poussé à essayer d’apprendre le français a certainement, pour origine, une passion naissante pour la littérature française et Marcel Proust, mais également un besoin d’ordre professionnel.

Il est, dans le même temps, intéressant de noter que Marcel Proust et notamment ce roman ont un lien avec la diplomatie et plus généralement la politique internationale. Proust a, suite au choix de ses parents, étudié le Droit et les Sciences Politiques avec pour ambition une carrière dans la politique étrangère française. L’appel de la littérature s’est avéré être plus fort, mais sa fascination pour la diplomatie, la stratégie militaire et la politique étrangère se reflète, comme vous le savez, dans une partie de son œuvre romanesque.

Nous pouvons nous féliciter, aujourd’hui, que Marcel Proust n’ait pas fait le choix d’une carrière diplomatique. Dans le cas contraire, le roman « À la recherche du temps perdu » n’aurait probablement jamais vu le jour.

Il a heureusement compris que s’il n’était pas indispensable en tant que diplomate, il l’était, en revanche, en tant qu’écrivain – un écrivain qui continue à fasciner de nouvelles générations de lecteurs plus d’un siècle après sa mort.

La vie de Proust a consisté, en majeure partie, à développer les idées esthétiques et littéraires qui ont permis de constituer les bases de son œuvre littéraire pour ensuite l’écrire et la publier. Son roman est aujourd’hui traduit dans toujours plus de nouvelles langues et publié dans de nouvelles éditions. Marcel Proust est, de fait, toujours plus pertinent plus d’un siècle plus tard.

Comme pour tant d’autres lecteurs, mon chemin vers « la recherche du temps perdu » a été long et ponctué de nombreuses étapes littéraires.

Jeune, j’ai commencé mon parcours littéraire avec des livres pour enfants, pour ensuite m’intéresser aux romans à suspense puis, être peu à peu captivé par la littérature romanesque norvégienne et celle d’autres pays dont la France. Les romans de Jules Verne, Alexandre Dumas et Victor Hugo traduits en norvégien sont rapidement devenus pour moi des compagnons littéraires indispensables.

 

 

 

Peu à peu, ma curiosité m’a poussé à m’intéresser à des auteurs se trouvant à la limite de mon propre horizon de compréhension. A l’âge adulte, j’ai peu à peu été séduit par la grande littérature internationale, avec des auteurs de renom tels que Cervantes, Shakespeare, Montaigne, Austen, Dickens, Ibsen, Tolstoy, Mann, Kafka, Beckett ou encore Musil.

J’étais, à cette époque, naturellement intrigué par Marcel Proust dont j’avais tant entendu parler. La philologue et professeur Anne-Lisa Amadou avait d’ailleurs traduit « À la recherche du temps perdu » en norvégien quelques années auparavant. Mais je dois admettre avoir hésité à m’attaquer à une œuvre littéraire de près de 3500 pages !

A cette même période, j’ai lu, dans une revue littéraire norvégienne, que beaucoup de lecteurs qui commencent à lire cet ouvrage abandonnent rapidement, ou se contentent de lire « Un amour de Swann ». L’article explique que la partie « Un amour de Swann » est plus facile à lire que le reste de l’ouvrage, car il est écrit de manière plus uniforme et chronologique. Il donne, dans le même temps, une description belle et unique de l’amour, de la jalousie et de la rupture. Le conseil de cet article était donc de commencer avec ce livre avant de lire l’ensemble de l’œuvre.

J’ai donc suivi ce conseil en commençant par lire « Un amour de Swann » avec l’espoir que cela me motiverait à lire l’ensemble de l’œuvre. J’ai apprécié l’ouvrage, mais malheureusement pas suffisamment pour que je puisse lire le reste de l’œuvre. Il m’a donc fallu un certain laps de temps avant de commencer par la première partie, à savoir Combray.

Je me suis alors remémoré le conseil donné par l’écrivain norvégien Dag Solstad à ses lecteurs dans un essai littéraire. Solstad recommandait la patience : son conseil était de tenir bon au moins 100 pages. J’ai suivi ce conseil et, effectivement, c’est seulement à partir de 60-70 pages que j’ai compris où Proust voulait en venir avec ce roman. Au bout d’un court laps de temps, j’ai fini par lire l’ensemble de ce roman et me considère depuis, comme une personne foncièrement différente.

J’avais, dès lors, découvert la formule magique de Proust: Sa capacité à décrire les hommes d’une manière précise, vivante et approfondie. La façon d’être, le langage et les manières des différents personnages et leur situation sociale. Tout ceci, et beaucoup plus encore, est décrit d’une façon riche, détaillée et harmonieuse, dans un langage riche en métaphores, plein d’ambiguïtés et d’ironie.

Même après avoir lu le roman plusieurs fois, je peux comprendre que celui-ci soit considéré comme difficile à lire. Pas tant parce que la langue est complexe et les phrases assez longues, mais plus par le fait qu’il apparaisse si singulier et inhabituel. Et nous avons besoin de temps pour comprendre quel but Proust cherche à atteindre dans ce roman. J’ai moi-même longtemps peiné à formuler ce qui rendait ce roman si bon.

Un autre écrivain norvégien de renommée internationale que nous pouvons citer est Karl Over Knausgård, qui est aussi redevable à Marcel Proust. Il est notamment connu pour être l’auteur du roman d’envergure « Mon combat ». Knausgård a expliqué, lors d’un entretien avec Mme Laure Adler sur France Inter, que Proust l’avait inspiré à écrire.

 

 

 

Knausgård, dans son jeune âge, peinait à trouver sa propre voie littéraire. Il était sur le point d’abandonner son rêve de devenir écrivain, car il considérait qu’il n’arrivait tout simplement pas à obtenir un résultat satisfaisant. C’est dans cette période de doute qu’il s’est alors mis à lire « À la recherche du temps perdu », et c’est, selon lui, ce déclic qui lui a permis de trouver son propre potentiel littéraire. Proust l’avait aidé à écrire. Peu de temps après, il a publié son premier roman qui a été accueilli par des critiques élogieuses et qui a posé les bases de sa brillante carrière littéraire.

Un nombre impressionnant de livres sont publiés chaque année en France et à l’international sur Proust afin d’étudier son roman sous tous les angles et avec toutes les approches possibles. Ma relation à l’auteur est avant tout textuelle, mais j’ai aussi passé un peu de temps à écouter des podcasts, lire des biographies ainsi que des interprétations et perspectives sur l’œuvre. J’ai d’ailleurs trouvé Jean-Yves Tadié, Roland Barthes, Antoine Compagnon et Luc Fraisse particulièrement intéressants.

L’une des raisons pour lesquelles Proust paraît aussi étranger et inaccessible pour de nombreux lecteurs norvégiens est la rupture avec le réalisme du 19ème siècle. La majeure partie de l’action dans « À la recherche du temps perdu » émerge au travers les souvenirs et l’introspection. J’ai personnellement ressenti ceci comme une libération, car c’est précisément comme cela que fonctionnait ma propre conscience. Je lisais enfin un roman qui minimisait l’importance de l’intrigue externe et éclairait plutôt la relation entre l’expérience, le souvenir et l’écriture. Proust a amorcé une rupture radicale et nécessaire avec la tradition littéraire au moment de sa publication.

Une autre observation que j’ai faite en tant que jeune lecteur était que le roman n’évoquait pas spécialement les conditions sociales ou les événements historiques, à deux exceptions près : l’affaire Dreyfus, qui est le point central des descriptions détaillées de la place des juifs plus ou moins assimilés au sein de la société française, en passant par l’antisémitisme subtil et plus direct qui existait à l’époque. Mais également la Première Guerre Mondiale, lors de laquelle de riches familles perdirent leurs fils, les grandes fortunes financières furent affaiblies, les riches conduits à la ruine. Guerre qui a aussi marqué la fin du rôle et de la position centrale de l’aristocratie.

Proust laisse le roman se dérouler à l’image de sa propre vie et qu’il connaît parfaitement : au travers de trois classes sociales et des tensions entre celles-ci : l’aristocratie, les différentes composantes de la bourgeoisie et la servitude. Les personnes qui sont issues de la bourgeoisie se trouvent à la fois dans le secteur de la finance, les nouveaux riches industriels et leurs héritiers mais aussi, et non des moindres, la bourgeoisie libérale comprenant les médecins, avocats, professions intellectuelles et hauts-fonctionnaires.

L’appartenance de l’auteur à ce dernier groupe est le point de départ de ce qu’il voit, analyse et rend compte du jeu social entre les différentes classes. Nous ne pouvons trouver, à mon humble avis, aucun autre roman qui dépeigne aussi bien et avec autant de nuances, la culture, le mode de vie, les habitudes, les manières, la mode, la façon d’être, mais surtout le langage des différents protagonistes. Proust décrit ici les règles informelles et subtiles de ce qui peut être perçu comme socialement correct et instruit. Il écrit, avec un réalisme brutal, comment les personnages sont inclus ou exclus des différents groupes sociaux.

C’est un plaisir de lire la présentation détaillée que ce roman fait de la tension qui existe, entre la bourgeoisie et l’aristocratie, comme une bataille de prestige et de positions, étant donné le développement historique et l’origine de ces classes sociales.

Mais comme nous le savons, nous, fidèles de Proust, le projet de l’auteur est littéraire et non pas sociologique. Si nous en revenons toujours à Proust, c’est parce qu’il arrive à comprendre l’essence-même de chaque personne en décrivant de manière détaillée leur façon d’être. Dans le même temps, ses personnages sont en développement continuel et en mouvement, également entre les différentes classes.

Comme vous, j’ai aussi lu un grand nombre d’articles et de critiques sur les personnes de l’entourage de Proust ayant servi de modèles pour les différents personnages du roman. C’est en effet un exercice intéressant. Peut-être plus encore en France que dans d’autres pays. Dans mon pays, la Norvège, nous n’avons naturellement pas l’approche historique des personnes composant l’entourage de Proust. Ce qui est peut-être un avantage dans le sens où le lecteur ne passera pas beaucoup de temps à réfléchir sur d’éventuelles similitudes entre les personnages du roman et des personnages historiques.

Même si le roman contient des fragments de personnages contemporains que Proust connaissait, je pense, comme Roland Barthes, que cela en dit long sur la qualité intrinsèque de cet ouvrage, de penser que les personnages de l’histoire qui nous est ici racontée, paraissent à la fois plus vrais et plus vivants que les personnages historiques dont il a emprunté les traits de personnalité. L’art éclaire donc la vie, plutôt que le contraire, comme le soulignait Barthes.

J’avais bien sûr remarqué, tout au long de ce roman, que le personnage principal désespérait de ne pas arriver à écrire le roman qu’il imaginait et son doute persistant sur le fait d’avoir un talent suffisant pour cela. J’étais donc intrigué du déroulement à venir lorsque je suis arrivé au dernier tome de cet ouvrage « Le temps retrouvé ».

Peu d’autres romans ont une fin plus perspicace qu’« À la recherche du temps perdu». Après 3500 pages, je suis finalement arrivé au cœur de ce roman ; à savoir que le long roman que j’avais lu était l’histoire même de l’origine de celui-ci. Le narrateur reconnaît qu’il peut quand même écrire ce roman auquel il a tant réfléchi et qu’il doit le faire le plus rapidement possible, car il craint de devoir faire face à une mort rapide. Ce roman, infiniment beau et riche, était donc en même temps un processus de réalisation de 3500 pages sur la nécessité d’écrire un roman. L’œuvre de Proust est donc terminée lorsque le narrateur se décide à se retirer de la vie mondaine parisienne pour commencer à écrire.

Les réflexions essayistes de Proust sur la littérature et l’art font avancer l’œuvre. Je ne me lasse pas non-plus de ses descriptions détaillées des personnes, des situations, ainsi que de la réalité visuelle qui nous entoure. Cette réalité visuelle qui nous est décrite ici est comme un caléidoscope qui permet au lecteur de découvrir de belles formes, couleurs et structures, selon Barthes.

 

 

L’action extérieure s’articule autour du développement, de l’éducation et de l’apprentissage, ainsi que de la participation aux joies et peines de la société. Sur le plan interne, Proust écrit sur la peur profonde chez les hommes de la perte et de la séparation, de notre recherche de l’amour, sur le pouvoir sombre et caché de la jalousie, sur l’amitié et la joie, en somme, sur les choses les plus importantes de la vie. Mais tout se perd avec le temps.

Seul l’art peut recréer la perte et le triomphe sur le temps et la mort. C’est pourquoi ce livre devait être écrit. Et c’est cette prise de conscience qui était particulièrement importante pour moi en tant que lecteur, et qui fait que j’en reviens toujours à Marcel Proust aujourd’hui. Et je pense que c’est la même chose pour vous qui êtes ici ce soir : La prise de conscience que la vie est courte – comme un souffle sur un roseau et que seul l’art peut recréer ce qui est perdu et triompher sur le temps et la mort. Et c’est donc pour cela que nous sommes reconnaissants pour ce magnifique roman et pour son auteur.

Comme je l’ai mentionné au début, il existe très peu de références norvégiennes dans le roman. Une exception est néanmoins intéressante à souligner. Le haut diplomate norvégien, le baron Fritz Wedel Jarlsberg, qui était l’ambassadeur de Norvège à Paris durant la période où Proust a écrit « À la recherche du temps perdu » Selon le professeur Anne-Lisa Amadou, Wedel-Jarlsberg aurait été l’un des modèles pour le diplomate allemand Prince Faffenheim-Munsterberg-Weinigen. Le prince était connu pour être détenteur de la plupart des titres de noblesse, être l’un des plus riches et vaniteux, et non des moindres, le plus bruyant.

 

 

 

Le baron Wedel Jarlsberg a lui-même écrit, dans son autobiographie intitulée « Le voyage à travers la vie », qu’il a rencontré Marcel Proust pendant la guerre et que le grand écrivain a, un jour, quitté son lit et sa chambre insonorisée de liège, dans le seul but de venir à la rencontre du baron norvégien. Le baron norvégien, imbu de lui-même, n’a pas immédiatement remarqué les concordances entre lui-même et le personnage du roman, Faffenheim-Munsterberg-Weinigen. Dans la mesure où il ait même pris le temps de lire ce roman.

Le souhait de Proust de le rencontrer était tout simplement motivé par son besoin impérieux d’utiliser le baron Wedel Jarlsberg comme modèle pour pouvoir donner une description précise du personnage allemand de son roman. Le bruyant et vaniteux Wedel Jarlsberg, avec ses manières sociales peu appropriées en France, astucieux et résolument allemand dans sa pratique diplomatique, n’était guère une personne que Proust aurait aimé avoir dans son entourage.

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Beaucoup se sont demandés si Marcel Proust pouvait, au fil du temps, atteindre la même pertinence et intemporalité que Shakespeare, Cervantes et Montaigne. Je pense que oui. Il suffit de constater le nombre croissant d’éditions et de traductions publiées. Le nombre d’éditions et de traductions vers d’autres langues a constamment augmenté dans les années 20 et 30, mais c’est seulement après la Seconde Guerre Mondiale, et particulièrement à la fin des années 50 que le nombre d’éditions a explosé, aussi bien en France que dans le reste du monde. À partir des années 60, nous pouvons parler d’une iconisation de Proust, et l’impression renforcée que le roman « À la recherche du temps perdu » est l’un des plus significatifs de l’histoire de la littérature.

La critique adressée à Marcel Proust, lorsque l’ouvrage a été publié pour la première fois, tournait autour du snobisme et de l’absence de critique contre la structure des classes sociales de l’époque et la consommation luxueuse de la classe supérieure. La France et Paris était le centre du style et du goût de l’époque, des « fêtes galantes » des riches et des tendances de la mode en constante évolution. L’émergence d’une classe des travailleurs toujours plus importante et plus organisée n’est pratiquement pas évoquée. Même si Proust décrit l’affaiblissement de la noblesse au profit de la bourgeoisie aisée, le roman parle, avant tout, de littérature et d’esthétique.

Les critiques que l’œuvre de Proust a reçues au début apparaissent être rétrospectivement dépassées. En partie parce que, aujourd’hui, nous comprenons bien mieux les qualités esthétiques de l’œuvre qu’il y a un siècle, et aussi parce que le grand écart dans le temps ne crée plus de sentiments liés à la structure sociale injuste de l’époque, qui est ici décrite sans être critiquée. L’éloignement dans le temps fait que les qualités littéraires et esthétiques de l’œuvre ressortent plus clairement aujourd’hui.

Lors d’un séminaire organisé par le Collège de France en 2013 sur Marcel Proust et l’avenir de son roman, l’historien Pierre Nora a déclaré que la popularité de Proust avait atteint son zénith. Je ne le pense pas. Il y aura naturellement des hauts et des bas, comme cela a été le cas avec l’intérêt pour Shakespeare, Cervantes et Montaigne, sur une période de quatre siècles. Mais nous parlons ici, dans le même temps, d’une littérature si forte et intemporelle, que ces auteurs attireront toujours de nouvelles générations de lecteurs.

Chers amis de Proust,

Marcel Proust a heureusement atteint l’objectif de toute une vie avant sa mort, qui était celui de terminer son grand roman « À la recherche du temps perdu ». Un roman radicalement différent de tous les autres. Je pense que Proust appartiendra au petit groupe d’écrivains qui continuera à être lu et perçu comme pertinent aussi longtemps que la civilisation existera.

Merci à tous pour votre attention !

 

Tore Hattrem, diplomate norvégien et nouvel ambassadeur désigné de la Norvège au Royaume-Uni.
Conférence prononcée à l’Hôtel Littéraire Le Swann le 7 juin 2023.