Le portrait d’André Maurois par Jacques-Émile Blanche est arrivé au Swann

 

Jacques-Émile Blanche, Portrait d’André Maurois, 1926.
Huile sur toile d’origine, 92 x 73 cm.
Collection de l’Hôtel Littéraire Le Swann

  

 

   André Maurois (1885-1967), écrivain et membre de l’Académie française, est l’auteur de la première biographie d’envergure à paraître sur Proust en 1949, À la recherche de Marcel Proust.

 

 

   André Maurois avait épousé Simone Arman de Caillavet, petite-fille de Léontine Lippmann, égérie et maîtresse d’Anatole France, fille de Jeanne Pouquet et de Gaston Arman de Caillavet, qui furent des amis intimes de Proust et sont souvent cités parmi les modèles de Gilberte Swann et de Robert de Saint-Loup.

Dans les collections du Swann figurent dix-neuf lettres manuscrites de Proust écrites à Jeanne et réunies dans un livre portant son ex-libris.

 

 

Simone de Caillavet était elle-même le modèle de Mademoiselle de Saint-Loup, dont le personnage apparaît dans Le Temps retrouvé. Dans sa préface à la première édition de la Recherche dans la Pléiade (1954), André Maurois soutient que le personnage de Mlle de Saint-Loup est la « clé de voûte » de cette immense cathédrale qu’est le roman de Proust.

À relire :

 

 

L’Hôtel Littéraire Le Swann possède le tirage original d’une photographie de Simone Andrée Maurois en 1922 dans une robe de Lelong :

 

 

   Le peintre Jacques-Émile Blanche (1861-1942) est tout aussi important dans le monde des proustiens car il peignit Marcel Proust dans le célèbre portrait daté de 1892 lorsque l’écrivain avait 21 ans, aujourd’hui exposé au musée d’Orsay.

   Proust le conserva toute sa vie et choisit cette image pour illustrer la couverture de l’édition de luxe d’À l’ombre des jeunes filles en fleurs (1920).

   Le jeune Proust et celui qui allait devenir le plus grand portraitiste de la Belle Époque furent aussi d’excellents amis. Les deux hommes eurent fort à faire pour se défaire de leur image respective d’artiste mondain et Blanche fut l’un des rares à admirer le talent de l’écrivain dès la parution de Du côté de chez Swann en 1913.

Leur ami commun, Jean Cocteau, voyait dans Blanche « le seul portraitiste qui nous lègue les usages de son époque avec un talent pointu postimpressionniste ».

 

 

« C’est un artiste d’une rare intelligence, d’une immense culture et d’une grande élégance, j’admirais son talent de peintre et d’écrivain. Ce qui m’a toujours intrigué chez lui, et passionné, c’est tout en étant un homme du XIXème siècle dans ses goûts et sa façon de vivre, il était tourné vers la modernité et toutes les avant-gardes » confia plus tard André Maurois au sujet de Blanche.