Bibliophilie : Les Mémoires d’un touriste, de Stendhal – par Jacques Letertre

Stendhal « Mémoires d’un touriste”, par l’auteur de Rouge et Noir

Ce livre en deux volumes in-8 a été édité en 1838 par Ambroise Dupont, qui le paya 1500 francs à Stendhal soit 7500€ ; il passera à 2500 francs pour La Chartreuse de Parme.

Il porte la mention fictive de deuxième édition, ce qui est une méthode fréquente au XIXème siècle, alors qu’il a la même date et les mêmes titres et couvertures que l’édition originale.

Cet exemplaire est non rogné avec ses couvertures d’origine et comporte bien les autres publications de l’éditeur à la fin. Les couvertures sont celles de l’éditeur et il est protégé par un étui.

Il est à noter que pour se mettre en avant l’éditeur insistait sur le fait qu’il était connu comme celui qui avait publié les Mémoires du diable du très oublié Frédéric Roulié.

Si Stendhal n’invente pas le mot “touriste”, c’est bien lui – comme le rappelle Philippe Berthier -, qui «  le met en circulation et l’impose définitivement ».

Ce livre appartenait à l’une des plus prestigieuses bibliothèques italiennes : celle de Giannalisa Feltrinelli, épouse en premières noces de l’éditeur Carlo Feltrinelli (1881-1935) et, à ce titre, mère du célèbre éditeur militant Giangiacomo Feltrinelli, qui mourut en voulant dynamiter des pylônes électriques près de Milan en 1972.

Elle épousa en secondes noces le grand journaliste Luigi Barzini, dont elle eut comme fille l’actrice et mannequin Benedetto Barzini.

Ritratto femminile : Giannalisa Feltrinelli Barzini

Sommariva, Emilio. Milano, v. 1946-1948.

Cette bibliothèque, qui comprenait des dizaines de milliers de volumes, fut dispersée au début des années 2000 par Christie’s.

C’est à ce moment que ce livre fut acquis par la Société des Hôtels Littéraires.