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Proust et Baudelaire- Rencontre avec Antoine Compagnon et André Guyaux
décembre 3|19 h 00 min - 21 h 00 min
À l’occasion de la parution de la 5e édition des Œuvres complètes de Baudelaire dans la Pléiade,
le spécialiste André Guyaux s’entretiendra avec Antoine Compagnon, de l’Académie française.
On dit de Baudelaire qu’il est, pour la poésie en vers, l’homme d’un recueil unique. Il serait au moins aussi significatif de souligner que Les Fleurs du Mal sont l’œuvre d’une vie. (…)
Pour la première fois, l’œuvre n’est plus partagée entre poésie et critique. Le sommaire est désormais chronologique. Des Fleurs du Mal on propose les deux éditions, 1857 et 1861, dans leur intégralité. Elles sont précédées de toutes les prépublications de poèmes dans la presse, parfois réunies par Baudelaire en de petits recueils transitoires, tel Les Limbes en 1851. Les Épaves retrouvent leur autonomie et leur date. L’édition du Spleen de Paris ne dissimule plus la diversité des origines des poèmes en prose qui s’y trouvent rassemblés et fait entrer le lecteur dans l’atelier du poète : quand deux versions sensiblement différentes existent pour un même texte, toutes deux sont publiées. À leurs dates respectives, les différents Salons dialoguent avec les autres écrits. Les poèmes envoyés à Théophile Gautier dans l’espoir (en partie déçu) qu’il les publie en revue retrouvent leurs liasses originelles. Les féroces manuscrits « belges », enfin, font l’objet d’un nouvel établissement du texte et d’une présentation plus conforme à leur matérialité.
L’œuvre, en somme – « l’œuvre qui a déterminé les voies de la poésie future » (A. Compagnon) –, s’écrit et se déploie sous les yeux du lecteur.